25 nov. 2007

Kuche, Xinjiang

On me réclame des news et l'update du blog, alors au boulot, voila des nouvelles fraîches du Xinjiang! Toujours aussi paresseux je vais essayer de bien résumer, d'autant qu'il commence à se faire tard, 2h30 du mat heure locale, 4h30 en heure officielle de Bejing...

Après la surprise de la gigantesque et moderne Kashgar à notre arrivée, on a finalement découvert au hasard des promenades les quartiers de la vielle ville, où artisans, forgerons, tailleurs travaillent dans des échoppes donnant sur la rue. Elles sont organisées par corps de métier, une pour le travail du bois, une autre pour le métal, ou pour les cordonniers, ou encore les armuriers fabriquant les fameux couteaux uygurs dont j'ai acheté deux exemplaires, finalement obtenus a 20 yuans après une demi heure de difficiles négociations en russe avec un tadjik traduisant en chinois.













Au Seman Hotel on a fait la connaissance de quelques autres voyageurs, des japonais, deux australiens, Claude, cycliste suisse déjà croise le mois dernier au Kirgistan, Hugo un péruvien que je dois normalement rejoindre dans une semaine au Tibet, et Regis et Pauline un couple de Grenoblois. Regis a fait ses études d'info dans la même fac que moi. Le monde est petit.

Avec eux et les deux australiens ont est parti passer deux jours au lac de KaraKul, près de la frontière tadjike, à 4000m d'altitude. Arrivé par le bus en route pour le Pakistan on s'est trouvé une famille pour nous héberger dans le village, et on a pu louer le lendemain 5 motos à des gars du coin pour une super chevauchée dans les montagnes jusqu'au pied du pic Mustak Ata, culminant à 7500. Adieux autour d'un cairn avec Leight et Tilley, partant pour le Pakistan, et escalade pendant une heure vers le base-camp avant de renfourcher les motos et redescendre. Après 5h de pistes accidentes, à 20 mètres de l'arrivée Regis et Pauline ont chuté d'un pont en bois ayant négocié le passage trop lentement. Il n'était heureusement qu'à 2m du sol, et la moto ne leur est pas tombée dessus. Un peu de casse, mais pas de blessés, juste un coup sur la cuisse pour notre biker frenchie, ça va mieux Regis? ;)


Lac KaraKul


Bikers Crew


Montagnes (si,si...)


D'autres...


Votre serviteur


Grand Mère de KaraKul



Coup de froid dans les montagnes, ont s'est tous pris un bon mal de gorge pendant quelques jours au retour, et on a donc repoussé le départ le temps de se rétablir, occupant nos journées dans les petits restos chinois, internet cafés, et clubs de billard. C'est finalement mercredi qu'on a attrapé un sleeper bus pour Hotan, dure route de 15h dans un car plus qu'inconfortable. Ça pue, ça tousse partout, ça secoue, c'est sale, hardcore traveling... Piaule minable à Hotan, où épuisé du trajet on se contentera d'une sommaire visite du centre. Un supposé village de plus a la lisière du désert qui s'avère une immense ville chinoise remplies de centres commerciaux le long d'immenses boulevards à 4 voies.

Rude trajet de plus pour rejoindre Kuche. On avait d'abord suivi la route de la soie méridionale, au sud du désert du Taklamakan, et on a maintenant traversé pour la variante nord, en le franchissant en plein centre, dunes et sable à perte de vue, classique pour un désert mais sympa.

Bien éprouvé par ces deux trajets pendant lesquels ont a parcouru près de 1500km en 3 jours on avait besoin de récupérer, d'une bonne douche chaude, de draps propres, et on a donc tablé dans la catégorie supérieure pour la chambre d'hôtel. Jusqu'à maintenant le maximum qu'on ai payé était 2,5 euros, cette fois ont a mis 6 euros. Une fortune! :) On ne l'a pas regretté. Serviettes de bain sentant bon la lessive, petits coffrets avec brosse à dent, dentifrice, peigne et savon, chauffage actif toute la journée, variateur de lumière, baignoire, eau chaude, mobilier (toutes ces choses qui doivent vous paraîtrent naturelles si vous êtes habitués à des hôtels de catégorie normale, mais fantastiques pour les pauvres backpackers que nous sommes, familiers des établissements les plus miteux qui soient...). Je continue mon inventaire des petits détails qui apportent tant de joie après plusieurs mois de confort minimal: draps propres, poubelle, cendrier (c'est mieux que par terre), bouilloire, tasses et sachets de thé, téléphone, télévision 70m (avec télécommande! pas besoin de se lever), et must suprême: ordinateur personnel dans la chambre avec connexion illimitée, depuis lequel je tape ces lignes. Mes amis, c'est la grande vie!

J'ai finalement réussi à raconter un peu plus que je me sentais capable, il est maintenant 5h moins 10, demain un nouveau trajet de 16h nous attend, en train cette fois, mais hard seat, plus de couchettes disponibles, ça promet! Il est temps de se mettre au lit, bonne nuit.



Marché de Kashgar


Pigments de peinture


Ruelle de la vielle ville


Pool club


Sunday Bazaar

13 nov. 2007

Kashgar

Nous voila finalement arrive en Chine. Après une tentative échouée à Naryn on a pu arranger un 4x4 le lendemain de notre arrivée à Osh. Une vielle Lada Niva, jeep russe à toute épreuve qui a réussi à franchir les 300km de "route" accidentée jusqu'à la frontière. Arrivés trop tard on a du y passer la nuit, à 4000m d'altitude, damned shit hole! Le lendemain pris en stop par un camion Kirghize on a traversé les 7km séparant les deux postes frontière. 2 heure d'attente, un coup de tampon sur le passeport, et 240km de taxi plus tard nous voila enfin à Kashgar.

On s'attendait à une vielle ville poussiéreuse de ruelles étroites et de maisons en briques d'argile. A de vieilles mosquées et bazars où se bousculent les charrettes à ânes. A une classique ville de la route de la soie comme Samarqand ou Boukara. Mais surprise en arrivant à la périphérie de la ville. Les charrettes ont cédé la place aux motos, scooters, taxis, et bus à deux étages. Les baraques de plein pied aux immenses buildings couverts de néons et d'énormes écrans de publicité. Bienvenue dans la vielle Kashgar!

On est en Chine, y'a pas de doute. Au final totalement opposée à l'image qu'on s'en était faite, Kashgar ne nous a pas déçu pour autant. Magasins en tout genre, nourriture variée, internet rapide et prix bien plus bas qu'au Kirgistan. L'hôtel à 2 euros, le repas à 1 euros, les clopes à 10 centimes, on devrai économiser pas mal ici. Demain va être Off-Day, il faut récupérer de la dernière semaine un peu éprouvante, et puis on verra ensuite ce qu'on fait. Peut être une nuit au bord du lac Karakol et une descente sur la Karakorum Hightway continuant au Pakistan, que j'avais prise dans l'autre sens la dernière fois. Et puis on suivra probablement l'itinéraire qu'on s'est prévue au Kirgistan. Hotan, puis traversée du désert du Taklamakan par la Trans-Desert Hightway. Ensuite deux autres villes de la route de la soie: Kurle et Turfan. Et enfin l'immense et moderne Uruqmi où nos routes se sépareront. Borys partant vers l'est pour Hongkong, et moi vers le sud pour le Tibet.



Dans un Kamaz en franchissant la frontière


Kashgar, Silk Road City!


Shopping Mall


Statue de Mao

10 nov. 2007

Rejoindre la Chine!

Mon visa kirgize est sur le point d'expirer, je viens de passer un agréable mois ici. Adieux plovs, trajets bondés en marshutka, techno et pop-music russe, soirées arrosées de vodka, sourires étincelants de dents en or (très à la mode, ils se font remplacer les dents par des dorées, pas pour raison médicale, simplement par coquetterie!), Kirgizes ivres dès 10h du matin qui continuent de discuter une demi-heure après qu'on leur explique qu'on ne comprend pas leur langue. Adieux aussi aux meilleures confitures maison que j'ai goûté, à la graisse de mouton brûlée dont le parfum inonde les rues, aux yourtes, aux chevaux, et à tout le reste.

Notre mission pour Torugart a échoué. C'est pas faute d'avoir essayé. Une agence de Naryn pouvait organiser les permis nécessaires plus les 4x4 coté kirgize et chinois pour le transfert vers Kashgar. Seulement cela coûte au total 300 dollars, divisibles par le nombre de passagers. On étais deux ce qui revenais encore trop cher et on a donc cherché pendant 3 jours d'autres gens cherchant à rejoindre la Chine. Malheureusement aucun touriste n'est arrivé à Naryn pendant la semaine où on y etais. On a laissé des annonces dans tous les hôtels et cybercafés du village, un post sur un topic lonely planet, mais à cette période de l'année plus beaucoup de monde voyage dans le pays. Le Kirgistan est réputé pour les treks, randonnées à cheval, séjours en yourtes, et autres activités estivales qui deviennent très difficiles après octobre...
Donc pas de touristes, pas de Torugart!

Du coup on vient de rejoindre la capitale pour redescendre à Osh, à partir d'où trois options restent possibles pour passer le col d'Irkeshtam: auto-stop avec les camions de marchandises, bus, ou location de jeep. Les deux premiers peuvent être compromis par la météo, il s'est mis à neiger depuis hier, donc on verra une fois sur place et si tout se passe bien on devrai être en Chine mardi ou mercredi.

Quelques photos que j'avais promis, je viens de me rendre compte que la résolution est vraiment trop faible, mais j'avais fait le boulot de retouche et redimensionnement la semaine dernière, un peu la flemme de tout remodifier, je ferais mieux la prochaine fois :)


Clubbing in Fakir Cafe, Karakol!


Passage d'un col pour rejoindre Bishkek


Équipe française, invités du festival


Horse game


Montagnes autour de Barksoon


Foule observant les combats de lutte


Notre logement pendant le festival



Musiciens


Altyn Arashan


Marche difficile, de la neige jusqu'au genoux


Freak Show en sortant des sources chaudes

5 nov. 2007

Karakol

Je profite de mon premier jour de mauvais temps pour mettre à jour le blog. Je voyage depuis une semaine avec Borys, backpacker polonais, qui se dirige aussi vers Kashgar. La mission de la semaine qui arrive va être d'organiser un transfert en Jeep par le col de Torugar. Si ce n'est pas possible il faudra qu'on se dépêche de rejoindre Osh pour franchir par le col d'Irkeshtam, plus facile à passer. On avais prévu d'aller aujourd'hui en excursion dans la vallée de Karakol en louant deux chevaux mais ça sera plutôt pour demain à cause du ciel couvert et du froid.

Depuis le dernier post j'ai passé 5 jours à Bishkek, accueilli par un couple anglo/americain de professeurs d'anglais, Nick et Jessica. Bishkek by night, restaurants, bars, clubs, caves miteuses, soirée Haloween au Metro Bar avec les limousines garées devant l'entrée. Semaine sympa, bonne ambiance, bonnes rencontres.

Un petit accroc cependant avec la police locale, qui sans m'expliquer pourquoi m'a attrapé, puis traîné de force dans une voiture banalisée, presque cassé le bras en m'immobilisant alors que je cherchais à résister aux deux officiers me poussant dans la bagnole. Personne autour, c'étais dans la périphérie de Bishkek, où je m'étais fait déposer par un taxi pour aller manger chez un Kirghize rencontré la veille. Après quelques temps maintenu par les deux gars qui ont finalement réussi à me faire rentrer dans la voiture, un type du coin est arrivé et a frappé à la fenêtre, il parlais anglais et m'a aidé à me sortir de la situation en négociant avec l'officier (ou le faux officier, à part l'uniforme rien ne prouve que s'en étais un... la voiture n'étais pas une voiture de police). J'ai au passage appris la raison de l'arrestation, le fait d'avoir pissé contre un arbre dans un parc, n'importe quel excuse aurait été valable à mon avis... J'ai finalement lâché 10 euros et me suis barré vite fait de là avant qu'ils changent d'avis. La situation parait ok après coup, mais sur le moment quand on se fait tirer de force dans une bagnole par deux gars qui n'essayent même pas d'expliquer quoi que ce soit on se demande où on va finir.

Après Bishkek je suis parti pour Karakol, où avec Boris, Tom et deux Françaises on a marché jusqu'à Altyn Arashan, dans les montagnes a quelques dizaines de kilomètres, pour 3 jours de trek. Nuits passées dans un refuge au milieu de la vallée, et soirées à se baigner dans les sources chaudes. Marche difficile, de la neige jusqu'au genoux à chaque pas, mais on est finalement arrivé au sommet qu'on visait après 5 heures.

Enfin les trois derniers jours on était au Horse Festival de Barksoon, sur la rive sud du lac Issikul. Courses de chevaux, combats de lutte, horse-ball, concerts, nuits sous la yourte.

C'est l'heure du repas alors ça sera tout pour le moment, j'ai pas souvent accès à internet mais j'essayerai de mettre des photos la prochaine fois que je me connecte.